Ca fait un peu
plus d'un mois que je suis là et je commence à m'habituer petit à petit à la vie
d'ici. Je commence à ne
plus voir la différence de peau, appart quand je vois les autres françaises ou
je me dis "Wouhaaa, elles sont éblouissantes", surtout quand elle vienne
d'arriver sur le sol Burkinabé. Dans mes débuts dans
la rue, sur la moto, aux maquis, au marché ect… j’étais flattée quand les
enfants me faisaient des signes, qu’on me saluait élégamment quoi quoi quoi.
Ensuite, au bout de 2-3 semaines ca m’à énervé. Je voulais m’intégrer et sa me
rappelait que je suis toujours une étrangère, une nassara. Pis bon, à chaque
fois répondre, faire des sourires…toute la journée ca comment à faire beaucoup.
Le temps passe, je commence à y prêter moins d’attention et inversement, j’ai
l’impression qu’on me regarde moins, qu’on me salue moins. Lorsque ses
situations se présentent, je réponds simplement ou je laisse passer. Enfin
voilà, une évolution quoi:-)
Au début, certaines
choses me choquaient comme l'absence de poubelle et lorsque tu veux jeter
quelque chose, c'est à même le sol. Les premières fois, je gardais tout dans mon
sac, je me faisais des poubelles dans ma chambre chez tanti. Impossible de jeter
par terre. Blocage psychologique. Mais bon, petit à petit je commence à prendre
cette habitude et je le fais sans trop culpabiliser.
Ici, c'est par terre
la poubelle et comparé à ce qu'on pense, on marche rarement pied nu, c'est
toujours avec des tongs car le sol est considéré comme sale et il l’est
vraiment.
Aujourd’hui il m’est
arrivé une histoire imprévue et je souhaitais vous la faire partager. Vous
savez, la mama qui est sourde, elle est
venue faire un contrôle à son bébé à la clinique. On se salue, je me pose à côté
d’elle, avec le temps je me suis un peu habitué à se manière de s’exprimer et on
commence à papotter. Elle m’explique qu’elle est venue ce matin à pied et
qu’elle va bientôt rentrer à son village qui se situe à 10km comme ça de
Ouahigouya. Il ne faut pas oublié que la grossesse de cette mama est à terme.
Pour moi c’était inconcevable de la laisser partir à pied « ici c’est comme çà,
les femmes ont l’habitude ». Je lui ai proposé de
la remorquer sur ma moto. Il était 11h quand on à quitté la clinique et dès la sortie, elle me demande de s’arrêter
et elle se dirige vers un garage vélo. Elle revient elle le sien ; je ne
comprenais pas. Après une discussion, j’ai plus ou moins apprit qu’elle était
venue avec mais qu’elle était tombé et que maintenant son vélo était gâté et
qu’elle devait marcher à côté. Je ne savais plus quoi faire. On commence à
monter à deux sur ma moto pendant qu’elle tenait le vélo. Au bout de 100 mètres
on se rend bien compte que ce n’est pas possible et qu’à chaque accélération ou
ralentissement on risque de tomber. Du coup, elle décide de reposer le vélo au
garage et elle viendra le rechercher à la prochaine consultation. Petite info entre
parenthèse, à côté du réparateur, il y a le boutiquier. Je viens régulièrement
là-bas acheter des sachets d’eau, des galettes, discuter, rigoler, passe un
moment. Pour en revenir à mon histoire, quand on était au niveau du garage, le
fils de la boutiquière vient vers moi et se propose de nous accompagner. Tous,
ils voyaient bien qu’on n’arrivait pas à partir sereinement. Faisal, c’est son
nom. Il s’est proposé de prendre le vélo pendant que je remorquais mariam et de nous rejoindre au village. Ainsi, on est parti
et on a rejoint le gourdon. Enfin, pas très longtemps car rapidement la route se
transforme en piste rouge. C’est une voie en gravier avec plus ou mois de bosse
ou de creux. A peine 1km passé
que le désert s’installe tout autour de nous. Il n’y a rien appart le sol sec,
des arbres très fin et très bas à un intervalle de plusieurs mètres. Seul le
chemin nous indique que la vie ne se situe pas très loin. Après une demi-heure
de piste rouge, elle me dit de tourner à droite, là ou il n’y a vraiment rien.
Seulement 2-3 marques de vélo ou de moto nous indiquent le chemin à prendre et
on continue tout droit.
Toujours
tout droit. On avance et je n’aperçois aucun village, rien que le désert…Si
quelque chose devait nous arriver à ce moment là...on serait vraiment mal. Après
un certain temps, on arrive dans son village, on descend de la moto et les
salutations commencent. A peine quelques minutes passé que nous sommes entourés
par des enfants. Certains ont peur, d'autre vienne me toucher. Les mama viennent
me saluer, me parler en morré.... Bon, on n’est jamais trop à l'aise dans ce
genre de situation. Chacun se fait les salutations, on attend un peu, on
s'assoit boire un peu d'eau, on remercie en saluant une deuxième fois et entre
tout ça tu souris un peu gêné. On
est parti un peu plus loin retrouver Faisal et nous sommes rentré en moto à
Ouahigouya. Sur la route, il m'avoue qu'il n'avait jamais parcouru un si long
trajet en vélo. Pour le remercier, je l'invite à manger. Il me raconte un peu sa
vie. Il a 17ans et fréquente la classe de 5ème. Quand il était jeune, il
habitait chez son oncle et il travaillait comme mécano pour une comagnie de bus.
Au bout d'un certain temps, il retourne chez sa mère à Ouahigouya pour
fréquenter l'école. Là, il est sur un projet pour travailler comme contrôleur de
ticket dans un bus en Côte d'Ivoir. Il avait l'air content quand il me racontait
cette nouvelle alors on va espérer que ça va marcher.
(...)
Au
travail, ça se passe très bien. Je suis toujours en pédiatrie, je donne un coup
de main sans avoir la responsabilité de l'infirmière. Avec l'équipe c'est super.
On discute beaucoup, on se fait les blagues...bon, on parle aussi travail. Hier
après-midi, il faisait chaud, on transpirait sur place mais ca restait supportable grâce au petit vent. Un collègue me dit qu'il fait 45°... Aujourd’hui, je suis partie rendre visite au responsable de l'association
Chambé-Ouahi. Il y avait la clim dans son bureau, il faisait frai et j'avais un
peu froid. Je regarde le thermomètre et j'aperçois 29°. Yeah, quand je vais
rentrer en France, je risque d'attraper un rhume.
Voilà
quelques nouvelles d'ici .
Margaux