mardi 22 mai 2012

Projet jeune : des nouvelles de Margaux (3)


Ca fait un peu plus d'un mois que je suis là et je commence à m'habituer petit à petit à la vie d'ici. Je commence à ne plus voir la différence de peau, appart quand je vois les autres françaises ou je me dis "Wouhaaa, elles sont éblouissantes", surtout quand elle vienne d'arriver sur le sol Burkinabé. Dans mes débuts dans la rue, sur la moto, aux maquis, au marché ect… j’étais flattée quand les enfants me faisaient des signes, qu’on me saluait élégamment quoi quoi quoi. Ensuite, au bout de 2-3 semaines ca m’à énervé. Je voulais m’intégrer et sa me rappelait que je suis toujours une étrangère, une nassara. Pis bon, à chaque fois répondre, faire des sourires…toute la journée ca comment à faire beaucoup. Le temps passe, je commence à y prêter moins d’attention et inversement, j’ai l’impression qu’on me regarde moins, qu’on me salue moins. Lorsque ses situations se présentent, je réponds simplement ou je laisse passer. Enfin voilà, une évolution quoi:-)
 
Au début, certaines choses me choquaient comme l'absence de poubelle et lorsque tu veux jeter quelque chose, c'est à même le sol. Les premières fois, je gardais tout dans mon sac, je me faisais des poubelles dans ma chambre chez tanti. Impossible de jeter par terre. Blocage psychologique. Mais bon, petit à petit je commence à prendre cette habitude et je le fais sans trop culpabiliser.
Ici, c'est par terre la poubelle et comparé à ce qu'on pense, on marche rarement pied nu, c'est toujours avec des tongs car le sol est considéré comme sale et il l’est vraiment.
 
Aujourd’hui il m’est arrivé une histoire imprévue et je souhaitais vous la faire partager. Vous savez, la mama qui est sourde, elle est venue faire un contrôle à son bébé à la clinique. On se salue, je me pose à côté d’elle, avec le temps je me suis un peu habitué à se manière de s’exprimer et on commence à papotter. Elle m’explique qu’elle est venue ce matin à pied et qu’elle va bientôt rentrer à son village qui se situe à 10km comme ça de Ouahigouya. Il ne faut pas oublié que la grossesse de cette mama est à terme. Pour moi c’était inconcevable de la laisser partir à pied « ici c’est comme çà, les femmes ont l’habitude ». Je lui ai proposé de la remorquer sur ma moto. Il était 11h  quand on à quitté la clinique et dès la sortie, elle me demande de s’arrêter et elle se dirige vers un garage vélo. Elle revient elle le sien ; je ne comprenais pas. Après une discussion, j’ai plus ou moins apprit qu’elle était venue avec mais qu’elle était tombé et que maintenant son vélo était gâté et qu’elle devait marcher à côté. Je ne savais plus quoi faire. On commence à monter à deux sur ma moto pendant qu’elle tenait le vélo. Au bout de 100 mètres on se rend bien compte que ce n’est pas possible et qu’à chaque accélération ou ralentissement on risque de tomber. Du coup, elle décide de reposer le vélo au garage et elle viendra le rechercher à la prochaine consultation. Petite info entre parenthèse, à côté du réparateur, il y a le boutiquier. Je viens régulièrement là-bas acheter des sachets d’eau, des galettes, discuter, rigoler, passe un moment. Pour en revenir à mon histoire, quand on était au niveau du garage, le fils de la boutiquière vient vers moi et se propose de nous accompagner. Tous, ils voyaient bien qu’on n’arrivait pas à partir sereinement. Faisal, c’est son nom. Il s’est proposé de prendre le vélo pendant que je remorquais mariam et de nous rejoindre au village. Ainsi, on est parti et on a rejoint le gourdon. Enfin, pas très longtemps car rapidement la route se transforme en piste rouge. C’est une voie en gravier avec plus ou mois de bosse ou de creux. A peine 1km passé que le désert s’installe tout autour de nous. Il n’y a rien appart le sol sec, des arbres très fin et très bas à un intervalle de plusieurs mètres. Seul le chemin nous indique que la vie ne se situe pas très loin. Après une demi-heure de piste rouge, elle me dit de tourner à droite, là ou il n’y a vraiment rien. Seulement 2-3 marques de vélo ou de moto nous indiquent le chemin à prendre et on continue tout droit.
Toujours tout droit. On avance et je n’aperçois aucun village, rien que le désert…Si quelque chose devait nous arriver à ce moment là...on serait vraiment mal. Après un certain temps, on arrive dans son village, on descend de la moto et les salutations commencent. A peine quelques minutes passé que nous sommes entourés par des enfants. Certains ont peur, d'autre vienne me toucher. Les mama viennent me saluer, me parler en morré.... Bon, on n’est jamais trop à l'aise dans ce genre de situation. Chacun se fait les salutations, on attend un peu, on s'assoit boire un peu d'eau, on remercie en saluant une deuxième fois et entre tout ça tu souris un peu gêné. On est parti un peu plus loin retrouver Faisal et nous sommes rentré en moto à Ouahigouya. Sur la route, il m'avoue qu'il n'avait jamais parcouru un si long trajet en vélo. Pour le remercier, je l'invite à manger. Il me raconte un peu sa vie. Il a 17ans et fréquente la classe de 5ème. Quand il était jeune, il habitait chez son oncle et il travaillait comme mécano pour une comagnie de bus. Au bout d'un certain temps, il retourne chez sa mère à Ouahigouya pour fréquenter l'école. Là, il est sur un projet pour travailler comme contrôleur de ticket dans un bus en Côte d'Ivoir. Il avait l'air content quand il me racontait cette nouvelle alors on va espérer que ça va marcher. 

(...)
 
Au travail, ça se passe très bien. Je suis toujours en pédiatrie, je donne un coup de main sans avoir la responsabilité de l'infirmière. Avec l'équipe c'est super. On discute beaucoup, on se fait les blagues...bon, on parle aussi travail. Hier après-midi, il faisait chaud, on transpirait sur place mais ca restait supportable grâce au petit vent. Un collègue me dit qu'il fait 45°... Aujourd’hui, je suis partie rendre visite au responsable de l'association Chambé-Ouahi. Il y avait la clim dans son bureau, il faisait frai et j'avais un peu froid. Je regarde le thermomètre et j'aperçois 29°. Yeah, quand je vais rentrer en France, je risque d'attraper un rhume.
 
 
Voilà quelques nouvelles d'ici .
 
 
Margaux

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