mardi 3 juillet 2012

LE CAFE PHILO DU 3 MAI 2012

A raison d’une fois tous les deux mois, a lieu le café philo du Lycée Vaugelas. En ce début du
mois de Mai, il a porté sur la question de la paix : la paix, réalité ou utopie ? Il devait être particulièrement enrichi par les travaux de deux classes sur la question de la paix et ses enjeux internationaux. Nos partenaires burkinabés nous ont fait l’amitié d’y assister et de participer à nos discussions.
Les élèves qui viennent dialoguer sont en général prompts à prendre la parole, à énoncer des pistes de réflexions, ou des questions qui touchent au sujet. Ainsi circule la parole, et l’on essaie de tisser en commun une trame philosophique. Il se pourrait alors que chacun ne sorte pas du café philo comme il y est entré ; que chacun soit un peu délesté de certaines opinions trop rapidement ficelées, ou encore croyances infondées. Tel est le plus beau risque de la discussion philosophique ! L’épreuve de nos
idées parfois mal formées, ou non encore abouties, par la rationalité de nos esprits mis en commun.
Ce jour-là, la discussion allait bon train : L’un disait que la guerre ne devait jamais être, qu’elle est l’échec par essence de la politique, qu’elle défigure l’humanité par toutes les violences qui s’y déploient. L’autre opposait qu’il y avait peutêtre des guerres justes, et même qu’il y eut des guerres injustes auxquelles on pût trouver des avantages… Que de progrès techniques advenus par la violence des hommes et l’acharnement à se détruire par des moyens toujours plus sophistiqués… Alors que la discussion était
en train de devenir un peu spéculative, faisant jouer des idées les unes contre les autres, et en oubliait presque la cruauté du sujet, on demanda à M Tandia et à M Drabo s’ils voulaient conclure, ou apporter leur point de vue. Le moment fut alors fort et grave : M Drabo rappela que la majorité des guerres en Afrique furent et sont dues à la présence jadis coloniale des blancs, qui crurent à leur avantage de disposer des territoires et des populations… Que de conflits déchirèrent alors les peuples, les régions et les pays, d’Afrique… Cela, personne dans la salle ne l’ignorait bien évidemment… Ce qui marqua toutes les personnes présentes fut le passage d’une discussion un peu abstraite sur les conditions politiques d’une paix universelle, sur le sens d’une guerre juste, au rappel que les mots et les idées doivent rencontrer le réel et ici le réel historique, sous peine de devenir un simple jeu pour esprit affuté. Non vraiment, cette gravité là, ne nous laissa pas indemne.
Irène Bachler, professeur de Philosophie

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